LES ILLUSTRES INCONNUS
L’une des plus grandes courtières de pierres de Mogok.
Une des peu nombreuses femmes a avoir intégré cette caste d’hommes considérés comme ni vivant, ni mort mais simplement en mer.
Le symbole de milliers de migrants qui font « Boza », c'est-à-dire rejoindre l'Europe.
Ma première collaboration a eu lieu en décembre 2020 avec mon frère, Arnaud Paquier (voir son site)
Le but était de retracer le destin de trois personnages féminins, inspiré de livres, au travers de trois illustrations dessinées par Arnaud.
Rentrez dans l’univers de Daw Lha et ses rubis du Mongok, de Catherine et de sa vie trépidante en mer, et Bintou et la dureté de son périple.
Daw Hla – Inspirée du livre la valée des rubis de Joseph Kessel
Au coeur de la forêt Birmane (Myanmar maintenant), dans une vallée de la région du Mogok, des milliers de personnes travaillent sans relâche pour extraire la grande majorité des rubis de notre planète.
Les méthodes d’extraction, qui n’ont pas changé depuis des millénaires, consistent simplement à laver la terre contenant les pierres brutes appelées Bayon.
Les femmes, selon une vieille tradition, ne peuvent pas pénétrer dans les mines car des croyances les considèrent porteuses de malchance. Elles sont cependant tolérées au pied des mines et cherchent, dans les torrents de boue rejetés par les mines d’éventuelles pierres que les mineurs auraient laissées échapper.
Une femme peut cependant être propriétaire d’une mine ou faire commerce de pierre, c’est ainsi que plusieurs femmes sont devenues puissantes et respectées au fil des âges. L’illustration représente Daw Hla, dont la détermination et les compétences lui ont permis d’être l’une des plus grandes courtières de pierres de Mogok.
Daw Hla, c’est le symbole de toutes ces femmes bafouées par des croyances sexistes, misogynes.
Daw Hla, c’est le symbole des femmes qui ont brisé leur condition pour s’élever là où les hommes ne pensaient pas.
Catherine – Inspirée du livre le grand marin de Catherine Poulain
Être marin-pêcheur, c’est vivre dans un monde où règne une incessante odeur de poisson, d’humidité et de renfermé. Un monde où l’on dort peu, mais où l’on travaille beaucoup, à la merci des caprices du grand large. Ce monde si particulier, a principalement été le théâtre des hommes mais certaines femmes ont tenté, et réussi, de le pénétrer. Le roman « le grand marin » de Catherine Poulain explique sa propre histoire et notamment son intégration à cette caste d’hommes considérés comme ni vivant, ni mort mais simplement en mer. « Le grand marin » raconte aussi comment des marins se transforment en prêtre de la mort, une fois embarqués sur leur bateaux-usine.
Ces bateaux, très bien décrit dans le livre « Atlantique Nord » de Redmond O’Hanlon, sont de véritables usines de destruction, raclant toutes vies des fonds marins et brisant le fragile équilibre de son écosystème…
Bintou – Inspirée du livre Boza d’Ulrich Cabrel & Étienne de Longueville
Bintou, c’est la fille de pharaon, c’est le symbole de milliers de migrants qui font « Boza », c’est-à-dire rejoindre l’Europe.
C’est la puissance d’une femme et la dureté d’une histoire. Mais Bintou, c’est aussi le symbole des adultes privés de jeunesse, qui ont traversé des barrières infâmes érigées par une bureaucratie informe et impalpable.
Une autre épopée digne de l’odyssée: le livre « Boza » d’Ulrich Cabrel et Etienne Longueville
En juillet 2016, Ulrich Cabrel quitte son bidonville au Cameroun pour faire « Boza ».
Un voyage de 9000km qui le mène jusqu’en Bretagne où il trouve refuge chez Etienne Longueville, bénévole dans une association qui accueille les jeunes réfugiés.
Un livre qui décrit les premières fois D’Ulrich tout au long de son périple. Son premier bus, sa première frontière, son premier passeur et tant d’autres encore.